18.- Lorsque l'Esprit doit s'incarner dans un corps humain en voie de
formation, un lien fluidique, qui n'est autre qu'une expansion de son
périsprit, le rattache au germe vers lequel il se trouve attiré par une
force irrésistible dès le moment de la conception. A mesure que le germe
se développe, le lien se resserre ; sous l'influence du principe vital matériel du germe, le périsprit, qui possède certaines propriétés de la matière, s'unit, molécule à molécule, avec le corps qui se forme : d'où l'on peut dire que l'Esprit, par l'intermédiaire de son périsprit, prend en quelque sorte racine dans
ce germe, comme une plante dans la terre. Quand le germe est
entièrement développé, l'union est complète, et alors il naît à la vie
extérieure.
Par un effet contraire, cette union du périsprit et
de la matière charnelle, qui s'était accomplie sous l'influence du
principe vital du germe, quand ce principe cesse d'agir par suite de la
désorganisation du corps, l'union, qui n'était maintenue que par une
force agissante, cesse quand cette force cesse d'agir ; alors le
périsprit se dégage, molécule à molécule, comme il s'était uni, et l'Esprit est rendu à la liberté. Ainsi, ce n'est pas le départ de l'Esprit qui cause la mort du corps, mais la mort du corps qui cause le départ de l'Esprit.
Dès l'instant qu'après la mort, l'intégrité de l'Esprit est entière ;
que ses facultés acquièrent même une plus grande pénétration, tandis que
le principe de vie est éteint dans le corps, c'est la preuve évidente
que le principe vital et le principe spirituel sont deux choses
distinctes.