17.- Il serait impossible de faire une énumération ou classification des
bons et des mauvais fluides, ni de spécifier leurs qualités
respectives, attendu que leur diversité est aussi grande que celle des
pensées.
Les fluides n'ont pas de qualités sui generis,
mais celles qu'ils acquièrent dans le milieu où ils s'élaborent ; ils
se modifient par les effluves de ce milieu, comme l'air par les
exhalaisons, l'eau par les sels des couches qu'elle traverse. Suivant
les circonstances, ces qualités sont, comme l'air et l'eau, temporaires
ou permanentes, ce qui les rend plus spécialement propres à la
production de tels ou tels effets déterminés.
Les fluides n'ont
pas non plus de dénominations spéciales ; comme les odeurs, ils sont
désignés par leurs propriétés, leurs effets et leur type originel. Sous
le rapport moral, ils portent l'empreinte des sentiments de la haine, de
l'envie, de la jalousie, de l'orgueil, de l'égoïsme, de la violence, de
l'hypocrisie, de la bonté, de la bienveillance, de l'amour, de la
charité, de la douceur, etc. ; sous le rapport physique, ils sont
excitants, calmants, pénétrants, astringents, irritants, adoucissants,
soporifiques, narcotiques, toxiques, réparateurs, expulseurs ; ils
deviennent force de transmission, de propulsion, etc. Le tableau des
fluides serait donc celui de toutes les passions, des vertus et des
vices de l'humanité, et des propriétés de la matière correspondant aux
effets qu'ils produisent.