REVUE SPIRITE - JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES - 1860

Allan Kardec

Retour au menu
Origines. Méd., madame Costel

Dans le principe était le Verbe, et le Verbe était en Dieu. Ainsi s'annonce l'Evangile de saint Jean ; c'est-à-dire au commencement était le principe, et le principe était Dieu, le Créateur de toutes choses, qui n'a pas hésité plus dans la formation de l'homme que dans celle du globe. Il l'a créé tel qu'il est aujourd'hui, lui donnant, au sortir de ses mains, le libre arbitre et le pouvoir de progresser. Dieu a dit à la mer : Tu n'iras pas plus loin ; au contraire, il a dit aux hommes en leur montrant l'univers : Tout ceci est à vous ; travaillez, développez, découvrez les trésors en germes semés partout : dans l'air, dans les flots, dans le sein de la terre ; travaillez et aimez ; ne doutez pas de votre origine divine, elle est directe ; vous n'êtes point les fruits d'une lente progression ; vous n'avez point passé par la filière animale ; vous êtes positivement les fils de Dieu. Alors d'où provient le péché ? Le péché est créé par vos facultés mêmes, il en est l'envers et l'exagération.

Il n'y a pas eu un premier homme, père du genre humain, plus qu'il n'y a eu un soleil pour éclairer l'univers. Dieu a ouvert sa grande main, et il a répandu avec la même profusion la race humaine sur les mondes que les étoiles dans les cieux ; des Esprits animés par son souffle ont aussitôt révélé leur existence aux hommes, bien avant les prophètes que vous connaissez ; d'autres envoyés inconnus avaient défriché les âmes ignorantes d'elles-mêmes. En même temps que les hommes, les animaux ont été créés ; ceux-ci doués d'instincts, mais non d'intelligence progressive. Aussi ont-ils conservé les types primitifs, et, sauf l'éducation individuelle, ils sont les mêmes qu'au temps des patriarches. Les cataclysmes des déluges, car il n'y en a pas eu un seul, mais plusieurs, ont fait disparaître des races entières d'hommes et d'animaux ; ce sont des conséquences géologiques qui vous menacent encore.

Les hommes découvrent, mais n'inventent rien ; ainsi, les croyances mythologiques n'étaient pas de pures fictions, mais les révélations d'Esprits inférieurs ; les satyres, les faunes, étaient des Esprits secondaires, habitant les bois et les campagnes, comme ils le font encore aujourd'hui ; il leur était permis alors de se manifester plus souvent aux yeux des hommes, parce que le matérialisme n'était pas épuré par le christianisme et la connaissance d'un Dieu unique. Le Christ a détruit l'empire des Esprits inférieurs, pour établir celui de l'Esprit sur la terre. Ceci est la vérité, je l'affirme au nom de Dieu tout-puissant.

Lazare.

Articles connexes

Voir articles connexes