LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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10.- Il est un fluide éthéré qui remplit l'espace et pénètre les corps ; ce fluide, c'est l'éther ou matière cosmique primitive, génératrice du monde et des êtres. A l'éther sont inhérentes les forces qui ont présidé aux métamorphoses de la matière, les lois immuables et nécessaires qui régissent le monde. Ces formes multiples, indéfiniment variées suivant les combinaisons de la matière, localisées suivant les masses, diversifiées dans leurs modes d'action suivant les circonstances et les milieux, sont connues sur la terre sous les noms de pesanteur, cohésion, affinité, attraction, magnétisme, électricité active ; les mouvements vibratoires de l'agent sont connus sous ceux de son, chaleur, lumière, etc. En d'autres mondes, elles se présentent sous d'autres aspects, offrent d'autres caractères inconnus à celui-ci, et dans l'immense étendue des cieux, des forces en nombre indéfini se sont développées sur une échelle inimaginable dont nous sommes aussi peu capables d'évaluer la grandeur que le crustacé, au fond de l'Océan, ne l'est d'embrasser l'universalité des phénomènes terrestres[4].

Or, de même qu'il n'y a qu'une seule substance simple, primitive, génératrice de tous les corps, mais diversifiée dans ses combinaisons, de même toutes ces forces dépendent d'une loi universelle diversifiée dans ses effets, et qui, dans les décrets éternels, a été souverainement imposée à la création pour en constituer l'harmonie et la stabilité.


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[4] Nous rapportons tout à ce que nous connaissons, et nous ne comprenons pas plus ce qui échappe à la perception de nos sens que l'aveugle-né ne comprend les effets de la lumière et l'utilité des yeux. Il se peut donc qu'en d'autres milieux, le fluide cosmique ait des propriétés, des combinaisons dont nous n'avons aucune idée, des effets appropriés à des besoins qui nous sont inconnus, donnant lieu à des perceptions nouvelles ou à d'autres modes de perception. Nous ne comprenons pas, exemple, qu'on puisse voir sans les yeux du corps et sans la lumière ; mais qui nous dit qu'il n'existe pas d'autres agents que la lumière auxquels sont affectés des organismes spéciaux ? La vue somnambulique, qui n'est arrêtée ni par la distance, ni par les obstacles matériels, ni par l'obscurité, nous en offre un exemple. Supposons que, dans un monde quelconque, les êtres soient normalement ce que nos somnambules ne sont qu'exceptionnellement, ils n'auront besoin ni de notre lumière, ni de nos yeux, et pourtant ils verront ce que nous ne pouvons voir. Il en est de même de toutes les autres sensations. Les conditions de vitalité et de perceptibilité, les sensations et les besoins varient selon les milieux.

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