LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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5.- Le déluge asiatique est évidemment postérieur à l'apparition de l'homme sur la terre, puisque la mémoire s'en est conservé par la tradition chez tous les peuples de cette partie du monde, qui l'ont consacrée dans leurs théogonies[2].

Il est également postérieur au grand déluge universel qui a marqué la période géologique actuelle ; et quand on parle d'hommes et d'animaux antédiluviens, cela s'entend de ce premier cataclysme.


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[2] La légende indienne, sur le déluge, rapporte, d'après le livre des Védas, que Brahma, transformé en poisson, s'adressa au pieux monarque Vaïvaswata ; il lui dit : «Le moment de la dissolution de l'univers est arrivé ; bientôt tout ce qui existe sur la terre sera détruit. Il faut que tu construises un navire dans lequel tu t'embarqueras après avoir pris avec toi des graines de tous les végétaux. Tu m'attendras sur ce navire, et je viendrai à toi ayant sur la tête une corne qui me fera reconnaître. » Le saint obéit ; il construisit un navire, s'y embarqua, et il attacha un câble très fort à la corne du poisson. Le navire fut traîné pendant plusieurs années avec une extrême rapidité au milieu des ténèbres d'une tempête effroyable, et il aborda enfin au sommet du mont Himawat (Himalaya). Brahma recommanda ensuite à Vaïvaswata de créer tous les êtres et de repeupler la terre.

L'analogie de cette légende avec le récit biblique de Noé est frappante ; de l'Inde elle avait passé en Egypte, comme une foule d'autres croyances. Or, comme le livre des Védas est antérieur à celui de Moïse, le récit qu'on y trouve du déluge ne peut être une imitation de ce dernier. Il est donc probable que Moïse, qui avait étudié les doctrines des prêtres égyptiens, a puisé le sien parmi eux.

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