LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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25.- Les conditions dans lesquelles s'effectua la désagrégation de la lune lui permirent à peine de s'éloigner de la terre, et la contraignirent à rester perpétuellement suspendue dans son ciel, comme une figure ovoïde dont les parties les plus lourdes formèrent la force inférieure tournée vers la terre, et dont les parties les moins denses occupèrent le sommet, si l'on désigne par ce mot le côté tourné à l'opposite de la terre, et s'élevant vers le ciel. C'est ce qui fait que cet astre nous présente continuellement la même face. Il peut être assimilé, pour mieux faire comprendre son état géologique, à un globe de liège dont la base tournée vers la terre serait formée de plomb.

De là, deux natures essentiellement distinctes à la surface du monde lunaire : l'une, sans nulle analogie possible avec le nôtre, car les corps fluides et éthérés lui sont inconnus ; l'autre, légère relativement à la terre, puisque toutes les substances les moins denses se portèrent sur cet hémisphère. La première, perpétuellement tournée vers la terre, sans eaux et sans atmosphère, si ce n'est quelquefois aux limites de cet hémisphère subterrestre, l'autre, riche en fluides, perpétuellement opposée à notre monde[6].


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[6] Cette théorie de la lune, entièrement nouvelle, explique, par la loi de la gravitation, la raison pour laquelle cet astre présente toujours la même face à la terre. Son centre de gravité, au lieu d'être au centre de la sphère, se trouvant sur l'un des points de sa surface, et par conséquent attiré vers la terre par une force plus grande que les parties plus légères, la lune produirait l'effet des figures appelées poussahs qui se redressent constamment sur leur base, tandis que les planètes, dont le centre de gravité est à égale distance de la surface, tournent régulièrement sur leur axe. Les fluides vivifiants, gazeux ou liquides, par suite de leur légèreté spécifique, se trouveraient accumulés dans l'hémisphère supérieur constamment opposé à la terre ; l'hémisphère inférieur, le seul que nous voyons, en serait dépourvu, et par suite impropre à la vie, tandis qu'elle régnerait sur l'autre. Si donc l'hémisphère supérieur est habité, ses habitants n'ont jamais vu la terre, à moins d'excursions dans l'autre hémisphère, ce qui leur serait impossible, s'il n'y a pas les conditions nécessaires de vitalité.

Quelque rationnelle et scientifique que soit cette théorie, comme elle n'a pu encore être confirmée par aucune observation directe, elle ne peut être acceptée qu'à titre d'hypothèse, et comme une idée pouvant servir de jalon à la science ; mais on ne peut disconvenir que ce soit la seule, jusqu'à présent, qui donne une explication satisfaisante des particularités que présente ce globe.

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