LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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36.- Jésus était accusé par les Pharisiens de chasser les démons par les démons ; le bien qu'il faisait était, selon eux, l'oeuvre de Satan, sans réfléchir que Satan se chassant lui-même ferait un acte d'insensé. Il est remarquable que les Pharisiens de ce temps là prétendaient déjà que toute faculté transcendante et, pour ce motif, réputée surnaturelle, était l'oeuvre du démon, puisque, selon eux, Jésus même tenait de lui sa puissance ; c'est un point de plus de similitude avec l'époque actuelle, et cette doctrine est encore celle que l'Eglise cherche à faire prévaloir aujourd'hui contre les manifestations spirites[1].



[1] Tous les théologiens sont loin de professer des opinions aussi absolues sur la doctrine démoniaque. Voici celle d'un ecclésiastique dont le clergé ne saurait contester la valeur. On trouve le passage suivant dans les Conférences sur la religion, par Mgr Freyssinous, évêque d'Hermopolis, tome II, page 341 ; Paris, 1825 :

« Si Jésus avait opéré ses miracles par la vertu du démon, le démon aurait donc travaillé à détruire son empire, et il aurait employé sa puissance contre lui-même. Certes, un démon qui chercherait à détruire le règne du vice pour établir celui de la vertu, serait un étrange démon. Voilà pourquoi Jésus, pour repousser l'absurde accusation des Juifs, leur disait : « Si j'opère des prodiges au nom du démon, le démon est donc divisé avec lui-même, il cherche donc à se détruire ! » réponse qui ne souffre pas de réplique. »

C'est précisément l'argument qu'opposent les Spirites à ceux qui attribuent au démon les bons conseils qu'ils reçoivent des Esprits. Le démon agirait comme un voleur de profession qui rendrait tout ce qu'il a volé, et engagerait les autres voleurs à devenir d'honnêtes gens.

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